Stanley était l’un des éléments les plus calmes et les plus obéissants du caveau. Il était discret, poli, et obéissait instantanément dès qu’on lui donnait un ordre. Aussi, il avait beaucoup plus de liberté que les autres. Pour commencer il n’était ni attaché, ni dans une cage. Il était libre de se déplacer comme bon lui semblait. Il était en quelques sortes l’esclave des gérants. Ces derniers l’envoyaient souvent faire des courses, et il avait le droit de flâner une heure dehors, pour le récompenser de ses bonnes actions. Il profitait de ce temps pour se rendre vitesse grand V au QG des résistants, s’informer des dernières nouvelles, et il revenait comme une fleur, avec un grand sourire, et personne ne se doutait de rien.
Ce soir là n’était pas comme les autres. Il était allé acheter l’essence à briquet et la pince plate qu’on lui avait demandés, et il avait posé en même temps une bombe dans le centre commerciale. Artisanale, elle n’était pas assez puissante pour détruire une grande surface, mais assez pour se débarrasser de quelques humains. La mission était programmée depuis belle lurette, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait quelque chose de semblable. Bon, sang, la montée d’adrénaline, il adorait cela ! il quitta l’endroit l’air de rien, et se rendit sur les remparts, pour pouvoir voir le spectacle dans son ensemble. D’ici, il avait une bonne vue, pas pour voir le visage désespéré de tous ces pauvres crétins, mais il verrait la déflagration produite, et cela lui suffisait.
Il resta un bon quart d’heure seul, il y e, avait encore pour quelques minutes quand Tanis débarqua. Ah ce n’était pas le moment, il ne pourrait pas savourer pleinement ce spectacle, bon sang de bonsoir ! Il fallait qu’on vienne l’emmerder jusqu’ici. Et bien soit… Il n’avait pas le choix de toute façon. Il reprit son air de vampire timide et un peu débile et fit comme s’il n’osait pas regarder la jeune femme. Il se frotta les mains l’air de rien, et souffla dessus. C’est vrai qu’il faisait assez froid, il n’était pas loin de 23h30. Pendant ce temps, il pensait à la bombe. A cette heure il n’y avait que peu d’humains dans le centre commercial, et il le savait. Le magasin restait ouvert très tard le soir pour que les esclaves puissent faire les courses pour leur maître… C’était écœurant. Il y aurait quelques vampires oui mais il fallait bien faire des sacrifices, et les membres de la résistance avaient été prévenus. Il y aurait surtout des falmaris, oui… Ces êtres serviles et sournois, ils y seraient en masse pour combler leurs humains, et eux, Stanley s’était arrangé pour que personne ne les prévienne. Qu’ils aillent au diable ces traitres !
Et soudain, un énorme bruit, une explosion fantastique. Stanley fit mine d’être apeuré. Il se jeta sur le sol et se protégea la tête, mais il savait que c’était trop loin et qu’il ne risquait rien. Il attendit un peu, et se releva en regardant autour de lui.
-Mais qu’est ce que c’était ?! Mademoiselle ! Vous allez bien ?
Il se précipita alors vers elle.