De la liberté à la captivité [pv]

Cela faisait à peine une semaine que Yegor avait été retiré de son foyer, de la maison dont il était le légitime héritier, mais dont on lui avait refusé la propriété sous prétexte qu'il n'était qu'un vampire, qu'un esclave, et que sa place était parmi ces derniers. On l'avait amené ici, dans cet endroit sinistre dont les murs suintaient l'humidité mais également la souffrance de ses prisonniers. Et maintenant, il était enchaîné, menottes aux mains et boulet au pied, condition relativement agréable comparée à celle de certains autres vampires, enfermés dans des cages où ils avaient à peine la place de s'étirer. Même les chiens et les chats dans les animaleries disposaient de meilleures "conditions de logement" qu'eux. Si Yegor n'avait pas terminé dans une cage, c'était parce qu'il faisait parti de ceux désignés comme étant "calmes". Et ça, pour être calme, il l'était. Non-violent dans l'âme et par principe, il ne s'était même pas rebellé lorsque la milice était venue le chercher dans le domaine de ses anciens maîtres, lesquels avaient eu pour lui plus le statut de maîtres à penser que de maîtres dominants. Il n'avait pas non plus bronché lorsqu'on l'avait enchaîné. Son visage était resté impassible, ses yeux n'avaient pas cillé, ses lèvres n'avaient pas tiqué... malgré toute la rage qui bouillait en lui.

Une semaine, donc, qu'il ruminait ses pensées dans son cachot sinistre et humide. Son visage, déjà d'ordinaire peu expressif, s'était fermé encore plus. Ses lèvres s'étaient pincées et une lueur mélancolique et nonchalante avait terni ses prunelles bleues. Il n'avait pas prononcé un mot depuis son arrivée. Il restait dans son coin. Il s'ennuyait. Il s'ennuyait à mourir. Il eut donné n'importe quoi pour un livre, ou même un petit bâton afin de pouvoir dessiner dans la poussière du sol. Mais il n'avait d'autre choix que d'attendre qu'on vienne le tirer de là, pour le pire ou pour le meilleur, attendre en broyant du noir.

Et ce jour-là, son attente fut brisée par un événement dont il se serait bien passé. Un de ses compagnons de malchance, qui visiblement s'ennuyait lui-aussi, s'approcha de lui en traînant son boulet. Il commença à le secouer un peu, comme s'il avait voulu le réveiller. Yegor tourna un regard vitreux empli d'ennui vers lui, mais ne dit mot. L'autre prit cela pour de la provocation et entreprit de lui postillonner d'abondantes insultes à la figure. Yegor ne réagit pas plus. Il se contenta de s'essuyer le visage du dos de la main d'un geste nonchalant, sans même se donner la peine de continuer à regarder son vis-à-vis. Ce dernier commençait à se chauffer sérieusement. L'absence de réaction de Yegor, sa royale indifférence, le mettait hors de lui, car il considérait cela comme de l'insolence. Il n'en était rien : Yegor, en bon non violent, refusait simplement de répondre à la provocation. Arriva ce qu'il devait arriver : l'autre, s'énervant de plus en plus, lui décocha un bon coup de poing dans la mâchoire. Yegor ne réagit pas plus. Il encaissa le coup sans rien dire, et grimaça à peine lorsqu'il sentit la douleur se répandre dans la partie inférieure de son visage et le goût du sang dans sa bouche.

Alors qu'il était sur le point de se prendre un autre coup, une voix retentit dans les escaliers. C'était le gérant qui avait entendu les bruits de bagarre.

- Oh, ça suffit, les erreurs de la nature, ou alors je vous colle dans une cage si petite que la seule façon que vous aurez de vous gratter le nez ça sera avec le pied !

Le gérant apparut bientôt au sommet des escaliers. Il jeta un coup d'œil à l'intérieur de la cave et repéra Yegor et son agresseur.

- Nettoie ta face, lança-t-il à l'attention de Yegor. On a des clients, faudrait voir à pas me ruiner mon affaire, t'as entendu, raclure ?

En guise de réponse, Yegor tira un mouchoir de sa poche et essuya le sang qui coulait de sa lèvre inférieure, sans daigner jeter un regard au gérant. Son agresseur était retourné dans son coin et lui lançait des regards agacés, lui qui aurait voulu s'amuser un peu… La lèvre de Yegor saignait toujours, striant son menton d'une fine ligne rouge. Yegor se passa la langue sur les lèvres, prenant soudainement conscience de sa faim : cela faisait cinq jours qu'il n'avait pas bu de sang. Dans son ancienne famille, on lui fournissait du sang acheté dans le commerce, pour sa survie. Mais il n'avait eu encore aucune ration depuis son arrivée au Caveau, et son teint était bien plus pâle que d'ordinaire.

Il ne releva même pas la tête lorsqu'il entendit de nouveaux pas dans l'escalier. Il y avait deux personnes : le gérant et un client ? Yegor fixa résolument le mur, essayant de se faire invisible. Il voulait sortir d'ici, mais il ne voulait pas non plus être réduit en esclavage.

Avec un long soupire, Kai débarque de sa voiture pour aller se diriger vers le magasin d’esclave qui contient juste des vampires. Il avait pensé, ce matin même, d’avoir une de ses créatures. En plus, son cousin n’arrêtait pas de l’énerver avec cela. Dans la famille, chacun doit avoir au moins deux esclaves pour se faire mieux respecter. Quelle stupidité. Surtout que notre docteur va être le ‘’prochain chef’’ de tout la ligné. Quelle joie ! Plus de problèmes. Il se demande aussi si les esclaves de son cousin s’en sort bien…on peut dire qu’ils ont un des plus pires humains qui est sur terre (selon Kai). Comment dire…une personne trop déranger ?

Il se dirige vers la porte du magasin tout en pensant s’il va vraiment sortir avec un vampire compétant. Ce qu’il veut dire c’est que…parfois leur marchandise ne vaut pas la peine d’être acheté. Même s’il ne faut pas, comme disait son grand-père, considérer l’être comme une valeur d’argent…il faut le considérer important. Sauf que, dans cette vie, il y aura toujours des esclaves et toujours des humains qui attribueront tout avec une valeur de dollar. Malheureusement.

En entrant dans le magasin, Kai sentit une ambiance sombre. Il voit des rangés de cages remplient de ses créatures vampiriques, des ‘’ clients’’ les regarder soit avec dégoût ou soit avec intérêt. Comme si on les regarde mourir ou bien qu’on les sauve. Pour lui, même s’il a l’habitude de voir des climats de mort ou des climats d’hôpitaux, cela le rend un peu amer. Il ne sait pas trop pourquoi. En tant que médecin, il ne faut pas réagir à ce genre de situation, mais lui…il n’est pas si glacial qu’on le prétend.

Le docteur s’avance sans trop regarder les regards curieux. Il a toujours cette attitude d’attirer les regards. Il sait qu’avec un complet blanc, grand manteau noir, lunette noire, collier en or, cheveux argentés et allure hautaine se fait remarqué facilement. Les vampires peuvent bien pensé qu’il est plein au as et qu’il est le genre de maître ‘’méchant’’. Mais bon…il continue de marché malgré ça.

Un vendeur s’approche de lui avec un sourire satisfait.

- Est-ce que je peux vous aidez monsieur ?

Kai se retourne vers lui en enlevant ses lunettes. Il lui jette un regard en fronçant un sourcil avec un air incertain.

- Est-ce que vous avez des vampires calmes… ici ?

Le vendeur semble être un peu perdu.

- Quel genre de ‘’calme’’?

- Le genre calme et assez mur, répondit le docteur sèchement. Si vous voyez ce que je veux dire ?

Le vendeur fit un signe de tête et fit signe au docteur de le suivre. Les deux descendirent un grand escalier pour atterrir dans un endroit sinistre et très poussiéreux. L’air est glacial, les murs sont très sombres et mal entrepris…comme si on se retrouvait dans une vieille prison du Moyen Âge.

- Je pense que j’ai ce que vous chercher, dit le vendeur en se dirigeant vers une cage. Le voila.

Kai s’approche rapidement de celle-ci pour y contempler un vampire qui semble être blessé. Il est grand et avec de beaux cheveux un peu éparpiller brun châtain. Même si il n’y a pas beaucoup de lumière dans la salle, le docteur peut bien le voir. Son teint parait très pâle…malade ? Il s’en fiche, il est docteur. Si ce vampire est malade, il pourra s’en occuper. Cela va lui donner quelque chose à faire. Il le voit, très calme et étrange. Étrange, oui. C’est ce qu’il aime.

- Cela fait 5 jours qu’on l’a, dit le vendeur avec rétorquant un sourire en coin. Personne ne le veut. Il est trop calme…on dirait un mort vivant.

Kai l’ignore. Il se met dans le champ de vision du vampire pour lui adresser un regard. Il vit les yeux perçants bleu ciel du cet être…quel délice. Sa mère avait presque les mêmes. Il remarque aussi la minceur de ce vampire. Peut-être que les connards de vendeurs les nourris pas. En plus, la pâleur extrême lui montre qu’il manque de nutriment.


-Comment t’appel-tu ?, souffla le docteur sur un ton ferme et doux. Et pourquoi tu es ici ? Je n’ai pas l’habitude de voir un vampire quand même assez bien habiller ici.

Jusqu’au dernier moment, alors que le gérant et le client traversaient la pièce dans sa direction, Yegor espéra qu’ils s’intéressaient à un autre vampire, mais pas à lui, non, pas à lui. Et pourtant une partie de lui espérait que c’était le cas, car si on l’achetait, il pourrait sortir de cet endroit sinistre... mais serait-ce pour atterrir dans un endroit meilleur ? Pas sûr... Au moins, au Caveau, il était relativement tranquille. Les conditions de vie étaient déplorables, mais il n’avait aucune tâche à accomplir, alors que, en tant qu’esclave...

Mais si, c’était bien lui-même, Yegor, qui intéressait les deux humains. Il s’arrêtèrent à sa hauteur, et, bien qu’il ne les regardât pas, Yegor pouvait sentir leur regard sur lui, comme s’ils le scannaient. Il préféra ignorer la remarque du gérant qui le compara à un mort-vivant. Il trouvait son attitude, depuis le début, pathétique. Ce sentiment de supériorité qu’il avait, uniquement parce que ses détenus étaient soit enfermés, soit enchaînés, donc dans l’impossibilité de se rebeller. Car, s’il avait été au beau milieu de tous ses « produits », ces derniers étant libres comme l’air, il n’aurait certainement pas fait long feu. Mais ici, tout était fait en sorte que les vampires soient hors d’état de nuire.

Il perçut plus qu’il ne vit le mouvement que fit le client pour se planter devant lui, et le regarda distraitement à travers ses mèches qui lui tombaient devant les yeux, dissimulant partiellement son regard perçant. L’homme le fixa durant quelques secondes, Yegor soutint son regard, sans insolence aucune. Son regard n’en était pas vide pour autant, mais il était toujours terni par cette étrange lueur de nonchalance, de mélancolie, qui lui était devenue si particulière depuis la mort de ses anciens maîtres. Puis l’homme s’adressa à lui, utilisant le vouvoiement, ce qui fit tiquer Yegor sans qu’il puisse s’en empêcher. Yegor se demanda une seconde durant si cela valait la peine de lui répondre. En quoi cela le regardait-il de savoir son identité ? Et pourquoi se trouvait-il ici ? Et encore moins le pourquoi du comment de son habillement ? Mais il se dit que s’il ne répondait pas, cela pourrait être très mal interprété, et ouvrir la voie vers la violence, ce qu’il ne souhaitait vraiment pas.

Il poussa un soupire mélancolique et répondit d’une voix très grave et très profonde :

- Yegor Lennan. Pourquoi suis-je ici ? Injustice, pourtant considérée normale depuis des siècles. Quant à mes vêtements... Je les aime bien, c’est tout.

Réponse sobre s’il en était. Mais il n’avait rien d’autre à dire. Il était du genre très discret, n’aimant pas les discours grandiloquents. Parler pour ne rien dire, très peu pour lui, surtout avec des esclavagistes. Il s’était donc contenté de répondre clairement, calmement, et respectueusement, pour ne pas avoir d’ennuis. Il avait déjà vu des humains venir acheter des vampires au cours de son court séjour au Caveau, et souvent, les choses avaient dérapées, les futurs maîtres voulant dès le début prouver leur autorité à leurs futurs esclaves se montrant très violents sans raison valable, uniquement pour prouver qu’ils ne se laisseraient pas marcher sur les pieds. Mais aussi, certains, avec leur attitude arrogante, l’avaient bien cherché... Yegor, pour éviter des effusions de violence, voulait montrer qu’il ne se rebellerait pas... Tout du moins, pas de façon ostentatoire, mais ça, personne ne le savait, puisque le projet des Lennan avait été farouchement gardé secret.

Il s’agrippa d’une main aux barreaux de la large cage, ou plutôt de la cellule, dans laquelle il était enfermé avec quatre autres vampires. De l’autre, il sortit à nouveau son mouchoir et essuya d’un geste rapide le sang qui continuait à couler de sa lèvre inférieure. Il espéra qu’on ne lui poserait pas de questions là-dessus, ou que, si c’était le cas, le gérant, ayant été témoin de la scène qui s’était déroulé, expliquerait la situation pour lui, car il ne voulait pas provoquer le vampire qui l’avait agressé.

Le docteur attendit la réponse du vampire qui n’est point comme les autres dans sa cellule. Il jette un petit cop d’œil aux alentours avant de revenir au regard du vampire. Cet être le tient sans insolence…comme s’il avait un respect dans sa lueur. Kai en sourie intérieurement. Il se dit que peut-être, ce vampire, a été élevé dans une famille noble avant d’atterrir ici. Intéressant. Un autre choix noble comme Reyel.

- Yegor Lennan. Pourquoi suis-je ici ? Injustice, pourtant considérée normale depuis des siècles. Quant à mes vêtements... Je les aime bien, c’est tout.

Comme qu’il l’avait deviné. Un homme bien élevé et simple de l’extérieur. En fait, il déteste les bavards qui veulent rien dire…comme son cousin ou son oncle. Vous réunissez ses deux là et ..vous êtes prêt pour l’asile psychiatrique. Mais bon...l’important c’est de pensé a ce vampire nommé Yegor. Kai vit qu’il pris un mouchoir pour enlever un coulis de sang rebelle qui s’échappe de une de ses lèvres. Il ne puis s’empêcher de froncer un sourcil.

- Enchanté, dit-il en riant fermement. L’injustice a toujours été là et elle sera toujours là. Moi je ne croit pas vraiment a cela…c’est de la vrai foutu merde.

Il se retourne vers le vendeur avec un air hautain. Il s’est décider d’entré pour le voir de plus près.

- Je veux entrer.

Le vendeur le regarde avec un air étrange. Il n’était pas vraiment sur de sa demande parce qu’il sait que les autres vampires peuvent se rebeller.

- Je ne pense pas que…

Kai se retourne vers lui avec lui empoignant le colet. Il perd souvent patience.

- C’est qui qui a l’argent ici ?, coupa le docteur avec un ton farouche. Alors laisse moi entré.
- Ok ok, dit le vendeur en enlevant la main sèchement du docteur et en ouvrant la cellule. Voilà !

Kai entre et se dirige vers Yegor. Il se mit à sa hauteur avec un genou par terre. Il pris son menton avec un geste doux pour mieux voir la petit blessure et,aussi, pour mieux le contempler. Il sait que cela n’est pas si grave, mais une petite enflure pour y paraître. Il plonge son regard dans celui du vampire avec intensité.

-Vous n’êtes même pas foutu de prendre soin de vos vampires…

Biensur, il s’adresse bien au vendeur. Il n’avait pas eu fini d’ouvrir ça bouche quand le docteur suivi sa phrase tout en se levant.

- Je le prends.

Le docteur sortit une grande liasse de billet.

- 150 mille dollars…voilà.

Il le tendit vers le vendeur qui eu un sourire satisfait. C’était quand même un peu trop pour celui là, mais Kai n’avait pas envie de discuter. Tout ce qu’il veux en ce moment c’est d’entré chez eux avec le vampire et prendre ses médicaments.. Ce matin, il a oublié de les prendre à cause qu’il est trop paresseux ses temps-ci. Il est souvent dans la lune. En plus, il doit aller voir Reyel si il va bien…ou s’il se débrouille dans les taches ménagères.

Le vendeur sortit une clef pour aller ensuite libérer le vampire choisi, mais il garde le collier dans le cou. Il le ramène vers Kai pour ensuite aller chercher une laisse approprier.

- Non, ce n’est pas la peine d’avoir une laisse, souffle le docteur. Il est capable de marcher seul comme un grand.

Le vendeur lui lança un regard incertain et se tu. Kai pris la manche du vampire pour monter les escaliers d’un pas rapide et raide.

- J’espère que tu peux marcher ? Sinon dit le moi avant qu’il soit trop tard. Je ne veut pas que tu tombe et que tu fais ta princesse en détresse. Compris ?

Lorsque cet homme lui répondit en riant, Yegor se demanda ce qu'il avait bien pu dire de si drôle. A moins qu'il se soit agi d'une de ces interminables démonstrations de mépris de la part des esclavagistes. Il n'arrivait pas à sonder cet homme, et pour cause, il avait comme pouvoir la télékinésie, pas la télépathie. Mais pourtant, la plupart du temps, il arrivait à sonder un chouya les gens qu'il rencontrait, même si c'était la toute première fois, une sorte de sixième sens, ou peut-être un très bon esprit d'observation et d'analyse. Lorsqu'on est silencieux, on écoute beaucoup, donc on apprend beaucoup. Mais là… Rien à faire, il n'y arrivait pas. Ou peut-être qu'il ne le voulait pas. Il restait correct et poli, mais en réalité il n'avait aucune envie d'avoir le moindre contact avec un humain pour l'instant. Ses maîtres ne lui avaient jamais caché la réalité malgré leurs espoirs utopistes, il savait que la plupart des humains étaient des esclavagistes pourris, même s'il existait des exceptions, encore heureux.

Cela ne lui plaisait pas de ne pas pouvoir sonder cet homme. Il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il lui voulait, et pourquoi il montrait un tel intérêt envers lui. Il ne comprit pas non plus pourquoi il eut soudainement besoin d'entrer dans la cellule avec lui. Lorsqu'il lui prit le menton, il eut un petit frisson, n'aimant pas trop le contact physique, même avec des gens proches de lui. En revanche, la phrase qu'il prononça à l'intention du gérant, comme quoi il ne savait pas prendre soin de ses vampires, le troubla. Il y avait un air de reproche là-dedans. Bon, c'était compréhensible après tout, les clients venaient ici pour avoir des produits de qualité, pensa Yegor avec ironie. Et lorsqu'il déclara qu'il prenait Yegor, ce dernier eut un nouveau frisson, un peu mitigé : à la fois d'excitation à l'idée de sortir d'ici, mais également de frayeur car il ne savait pas ce qui l'attendait à l'extérieur. Peut-être réussirait-il à s'échapper…

Il n'eut pas le temps de réfléchit plus à cela. Le gérant le força à se lever en tirant sur ses chaînes, qu'il lui retira bientôt afin qu'il puisse suivre son nouveau maître qui venait de payer le prix fort pour l'obtenir. Yegor n'avait aucune idée du "cours du vampire", mais pour lui, un seul cent aurait déjà été trop cher, car on n'achetait pas la vie… Néanmoins, Yegor se laissa manipuler sans rien dire. Tout son être bouillait de rage, mais se rebeller physiquement n'était pas du tout son genre. Et, au moins, à l'extérieur, il aurait certainement plus de possibilité de reprendre son œuvre qu'enfermé ici.

Son nouveau maître entreprit de grimper les escaliers et le gérant poussa Yegor à sa suite, lui signifiant que désormais il devait le suivre. Ce fut à cet instant que l'homme lui demanda s'il pouvait marcher. Yegor haussa un sourcil et dut se retenir pour ne pas sortir de remarque cinglante. Bien sûr qu'il pouvait marcher, pour qui le prenait-il ? Un légume ? Il avait deux jambes, oui ? Alors il pouvait marcher, nom de nom ! Mais il se contenta de penser cela, et de hocher la tête en signe d'acquiescement en guise de réponse, avant d'emboîter le pas à son maître, faisant attention de ne pas glisser sur les marches humides. Hum… Il ne pouvait nier le fait qu'il était faible, car sous-alimenté, et les marches n'étaient pas sécurisantes. Il ne fallait pas qu'il s'étale lamentablement dans l'escalier, ce ne serait pas malin après la remarque qu'il venait de se prendre.

Heureusement, il arriva indemne en haut de l'escalier. La lumière dans la salle principale, au rez-de-chaussée, était bien plus vive que la faible lueur qui régnait au sous-sol, et Yegor mit sa main en visière pour protéger ses yeux qui s'étaient habitués à l'obscurité durant son séjour dans la pénombre.

- Hmmm… ne put-il s'empêcher de marmonner à cause de la lumière qui rendait ses yeux douloureux.

Il se frottait ses poignets, encore endoloris par les chaînes qu'il avait portées pendant cinq jours. Certains vampires présents dans cette pièce, à l'étalage, lui jetaient des regards envieux, car il sortait de cette prison, mais Yegor se demandait si c'était vraiment une chance ou non. Qu'allait-il lui arriver ? Qui était cet homme ? Qu'allait-il faire de lui ?

Il aurait pu lui demander… Mais il savait que cela pourrait être prendre un risque. Il n'avait toujours pas réussi à sonder son maître, et ne savait pas du tout quel comportement il adoptait avec ses subordonnés. Il fixait sa nuque, comme s'il essayait de le passer aux rayons X, essayant de saisir quelque chose, une onde, une vibration, quelque chose qui émanerait de lui et en apprendrait un peu plus sur lui à un Yegor un peu paumé.

En montant les escaliers un peu rapidement, Kai se demande ce qu’il va faire en rentrant chez lui. Bizarrement…il avait pensé à donner à manger au vampire, lui dire quelques truques important pour ensuite aller s’étendre un peu. Il sent sa tête un peu le démolir à cause du manque de sommeil. Cela fait un mois qu’il ne dort que des 4 ou 5 heures chaque nuit. Il en déduit qu’il pense trop du à ses problèmes de famille. Il pense profondément à la prochaine cérémonie qui aura lui dans 2 mois. Une cérémonie entre famille pour célébrer le jour de fête du premier du clan(le créateur) et aussi….pour célébrer malheureusement le jour où Kai doit rencontrer tous les membres un par un pour bien les connaître. Il ne veut vraiment pas y aller. S’il aurait la chance d’aller voyager dans le fin fond de nulle part…il irait sur le champ. Cela le rend nerveux et surtout en colère. De plus en plus les jours avance…de plus en plus il sera colérique…

Rendu en haut des escaliers, le docteur remis ses lunettes d’un geste vif pour ne pas avoir mal aux yeux au contacte de la lumière. Les yeux pâle ne tolère moins la clarté que les yeux plus sombres. Il empoigna, ensuite, un peu plus fort la poigne de la manche de Yegor pour pressé le pas. Il a tellement hâte d’aller dormir. À première vu, on peut dire qu’il se comporte comme un père sévère qui veut punir son enfant en l’emmenant dans la voiture. Vous ne trouver pas ? En fait, même si, ses temps-ci, notre défunt exorciste est impatient…il peut avoir des bons côtés. Déjà qu’il avait payé une trop grande somme …3 fois le prix de base…pour ce vampire est quand même une flatterie...non ? Enfin, pour Kai cela veut dire ‘’ moi je paye ce que je veux payer et que cela vaut pour moi à mes yeux’’. De toute façon, il n’a pas besoin de beaucoup d’argent. Il en a assez dans son conte en banque pour nourrir une famille de 10 personnes chaque mois. Et puis, Reyel ne coût point chère. Il lui a payé un grand jardin et des vêtements pour qu’il se taise. Il fera pareille avec Yegor, à part le jardin.

Rendu à la voiture, Kai lâcha prise la manche de son vampire pour aller ouvrir la porte du côté passager avant. Il posa, ensuite, son regard bleu ciel vers le vampire. Il remarqua étrangement que sa nouvelle possession est….vraiment plus grande que lui.

- J’espère que cela ne te dérange pas de t’asseoir du côté passager avant ?, dit-il en pointant le siège sombre. Sinon tu iras en arrière. C’est toi qui choisi, mais fait ça vite.

Il pense soudainement que s’il veut lui donner quelques vêtements à lui…il devra prendre ceux qui sont un peu plus petite. Il scrute encore rapidement le corps du vampire pour scanner sa carrure. Il en déduit qu’il est vraiment mince à comparer de lui. On dirait que le docteur est le saumon et le vampire la sardine. Ses vêtements pourraient quand même lui faire en attendant d’aller acheter des nouveaux. Mais bon…

Après quelques secondes de scrutages de Yegor, il prit place sur son trône (le côté conducteur). Il attendit patiemment que le vampire se décide à prendre sa place pour partir vite de là. En même temps, il pris dans sa petit boîte, près de lui, une capsule remplit de pilules et sa bouteille d’eau. Un long soupire s’empara de lui avec une petite colère vive. Il pris les deux pilules tout en prenant quelques gorgés du liquide lipide. Un goût vit après...un goût qu’il n’aime pas. Le goût de la mort…

- Je vais te dire un truque avant toute chose, dit-il en lançant farouchement sa capsule et sa bouteille dans la petite boîte. Tu est ‘’libre’’ avec moi…mais je ne tolérai pas de fuite. Sinon, je réserve aux fuyards un peu de ma colère divine. Pour ceux qui sont gentil, je suis moins ‘’méchant’’...tu a compris j’espère ? Parce que je ne me répète jamais deux fois. Je ne veux pas de caprice de princesse...

Yegor avait détaché son regard de la nuque de son maître, ayant renoncé à tenter de le sonder puisqu'il n'arrivait à rien. A la place, il avait reporté son attention sur ses confrères, mis à l'étalage comme de vulgaires légumes. Il s'agissait des plus calmes et plus beaux "spécimens", mis en vitrine pour attirer le client. Lorsque le jour serait sur le point de se lever, ils seraient reconduits à la cave afin d'être protégés des rayons du soleil. Une très jeune vampire lui adressa un petit signe de la main agrémenté d'un sourire triste. "Bon vent", semblait-elle lui dire. Yegor lui rendit poliment son signe, adressant un regard compatissant à la pauvre prisonnière. Son nouveau maître sembla un peu agacé de sa distraction car il l'attrapa par la manche pour le forcer à accélérer le pas, ce qui manqua de faire trébucher Yegor qui ne s'attendait pas à être ainsi entraîné.

Ils se retrouvèrent bientôt dehors. Yegor aurait voulu s'arrêter quelques secondes, pour savourer la possibilité de respirer à nouveau l'air frais, de sentir la caresse du vent sur sa peau, et d'observer la lune et les étoiles dans le ciel, mais son maître l'entrainait toujours d'un pas rapide. Mais la marche ne dura pas bien longtemps. Ils arrivèrent devant une voiture qui s'avéra être celle de l'homme puisqu'il l'ouvrit. Il tint la porte passager ouverte à Yegor.

- J’espère que cela ne te dérange pas de t’asseoir du côté passager avant ? Sinon tu iras en arrière. C’est toi qui choisi, mais fais ça vite.

Yegor ne comprenait pas bien en quoi cela importait, mais il ne releva pas. Il s'installa sur le siège passager avant après que son maître se soit lui-même assit au volant. Il s'installa alors un silence que Yegor trouva assez embarrassant. Il regardait obstinément ses mains, posées sur ses genoux, n'osant lever les yeux vers son maître. Son maître. Rien que ce mot suffisait à faire monter la rage en lui. Bien sûr, il avait eut des maîtres. Tout du moins officiellement, car jamais ils ne s'étaient montrés comme des esclavagistes, ainsi, la connotation de maîtres n'avait jamais rien eut de négatif. Mais là, les choses étaient différentes, se disaient Yegor. Il allait devenir un esclave, comme tous les autres vampires… Voilà ce à quoi il pensait.

Et voilà pourquoi les paroles de l'homme le surprirent. Il déclara qu'avec lui il était libre, mais qu'il n'avait pas intérêt à essayer de s'échapper. Drôle de définition de la liberté, dans ce cas… Yegor avait hâte – d'une certaine manière – de découvrir en quoi cette liberté consistait pour cet homme. Et pourquoi répétait-il qu'il ne voulait pas de caprices de princesse ? Yegor n'avait pas le sentiment de s'être montré capricieux, bien au contraire. Il était particulièrement docile, pour une rebelle. Il aurait bien rit de la situation s'il n'avait pas eu autant la haine.

Il se contenta de hocher la tête, évitant toujours le regard de son maître, et répondit :

- Je comprends.

Il leva les yeux vers le ciel, regardant les étoiles à travers le pare brise. Cela ne faisait pas si longtemps qu'il avait pu contempler ainsi le ciel, mais cela lui avait manqué énormément. Il attacha sa ceinture. Il se passa alors quelque chose d'étrange : il prit conscience de son enfermement dans la voiture, et se sentit mal. En effet, il avait une légère tendance à la claustrophobie, et voilà que la nervosité montait en lui. Il respira profondément, son souffle saccadé par son malaise. Mais il fit de son mieux pour se contrôler, il ne voulait pas attirer l'attention sur lui. Il essuya sa tempe sur laquelle avait coulé une goutte de sueur et reporta son attention sur les étoiles dans le ciel afin d'essayer d'oublier sa condition, c'est-à-dire à la fois le fait qu'il était enfermé dans un espace exigu, mais également sa condition d'esclave, qui jouait pour beaucoup dans le déclenchement de sa crise de claustrophobie. Il se risqua à faire une requête, adoptant une voix très calme et polie afin de prendre toutes les précautions possibles :

- Cela vous dérangerait-il si la fenêtre était ouverte ?

Surtout faire en sorte que l'action soit centrée sur son maître, ne pas laisser entendre que Yegor était le principal concerné. Tel était la technique qu'il utilisait pour se protéger.

Ce qui étonne quand même Kai c’est que sa nouvelle possession n’a répondu qu’avec deux seuls mots doucement et rien d’autre. Aucun commentaire…aucun grognement…aucune niaiserie…juste un ‘’ Je comprend’’. Cela soulage l’ego de notre docteur étrangement. Il est trop habitué d’être avec des gens bornés qui a toujours quelque chose à dire ou bien à marmonner. Toujours des têtes dures ou bien des personnes capricieuses, mais lui, avec Yegor, il n’a aucun problème. Aussi, peut-être que c’est la première fois…la gêne peut bien jouer sur les comportements. Il va le tester, mais pour le moment il ne pense qu’à dormir et se reposé. Là, il sera plus apte à faire quoique ce sois.

Il pris ses clefs qui sont dans sa poche avant de son manteau tout en soupirant de fatigue. Il jette un vif regard sur Yegor qui lui pose une question très calme avec politesse.

-Cela vous dérangerait-il si la fenêtre était ouverte ?

Kai reste silencieux pendant quelques petits instants pour le regarder de haut en bas.

- Non, de tout façon il fait chaud dans ma voiture.

Sans trop penser, il pris ses lunettes pour les mettre sur le tableau de bord.

- Mais pas au complet, dit-il froidement en se frottant les yeux avec sa main gauche. Il fait un peu frai dehors et je ne veux pas attraper un rhume.

La fatigue lui donne un grand coup sur la tête. Il essaie bien de se réveillé un peu pour ne pas avoir d’accident sur la route. Il aurait dû prendre une sieste avant de venir, mais sa tête lui faisait trop mal. Il pense bien de prendre peut-être des pilules pour le mal de tête avant de conduire. Il attache sa ceinture et passe une main molle dans ses cheveux pour laisse aérer son visage bronzé.

Doucement, il jette un autre regard vers le vampire. Il pose ses yeux sur son visage à moitié caché par ses cheveux bruns ondulés. Quelque chose lui disait que quelque chose n’allait pas rond chez ce vampire. Il sentait une étrange sensation…comme de la nervosité. Peut-être qu’il se trompe ou bien qu’il ne se trompe pas.

- Qu’est-ce que t’a ? Est-ce que ça va ?, souffla-t-il en fronçant un sourcil toujours sur un ton froid. Si il y a quelque chose dit le moi.

Yegor ne se le fit pas dire deux fois. Dès qu'il eut la permission d'ouvrir la fenêtre, il appuya sur le bouton commandant l'ouverture et baissa la vitre au tiers, puisque son maître lui avait signifié qu'il préférait qu'elle ne soit pas ouverte entièrement. D'un autre côté, ça n'aurait pas été agréable durant la marche, à cause de l'air, donc mieux valait de toutes façons ne l'ouvrir qu'à moitié. Yegor se pencha et appuya sa joue contre la vitre fraîche et ferma les yeux, essayant de s'imaginer dans un grand espace, comme un grand jardin, un champs de blé, ou une immense bibliothèque, comme celle qu'il y avait chez les Lennan et où il adorait passer du temps. A ces souvenirs, il sentit un pincement au cœur. Cela faisait une semaine que les Lennan étaient morts, et il n'avait pas pleuré. Non pas qu'il n'était pas triste, au contraire, mais il avait refusé de se laisser aller, conscient qu'il devait garder la tête froide dans cette situation très délicate. Il aurait été dangereux de pleurer sur la mort de ses maîtres puisqu'ils avaient gardé secret le traitement de faveur qu'ils avaient dispensé à leurs vampires depuis plusieurs générations. Et Yegor voulait garder le secret. Il devait donc s'efforcer de faire croire qu'il était complètement indifférent au sort de ses anciens maîtres. Il avait donc gardé un visage impassible, bien que son regard se soit terni. Mais au fond de lui, une profonde tristesse le faisait souffrir, et l'affaiblissait. Une autre raison, très certainement, pour laquelle cette petite crise de claustrophobie s'était déclarée.

Il aurait souhaité que tout ceci passe inaperçu, mais pas de chance, son maître sembla remarquer qu'il était troublé. Yegor se serait volontiers passé d'avoir cette conversation, et il pensa un instant à rester muet, mais quelque chose dans le ton de l'homme sonnait comme un ordre, donc s'il ne répondait pas, cela risquait d'être mal pris et de donner lieu à une démonstration de violence. Bon, Yegor était loin d'être lâche, il s'en fichait de se prendre tartes sur tartes, il n'était pas une mauviette. Mais il n'aimait pas se savoir à l'origine d'une démonstration de violence, c'était contre ses principes. Aussi, il préféra répondre posément :

- Claustrophobie. Mais je maîtrise la situation. Il ne s'agit pas d'un caprice de princesse.

Il avait prononcé ces derniers mots non sans une touche d'ironie. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Il avait voulu préciser qu'il ne cherchait ni à faire diversion ni à attirer l'attention sur lui, bien au contraire, c'était la dernière chose qu'il souhaitait. Il aurait même bien ajouté quelque chose du genre "ne vous inquiétez pas", mais c'était stupide, c'était imaginer qu'un humain pouvait s'inquiéter pour un vampire. Non, non. Il était une marchandise, un objet, et si on devait s'inquiéter pour lui, ce serait dans le sens où l'on espérait qu'il ne se détériorerait pas et qu'il serait toujours apte à fournir les services qu'on attendait de lui.

Pour bien montrer qu'il était d'aplomb (même si ce n'était pas réellement le cas), il décolla sa joue de la vitre et se redressa. Il était si grand que sa tête touchait le plafond de la voiture, mais pas au point de l'obliger à se pencher. Il pouvait se tenir bien droit. Il fixait obstinément un point bien loin devant lui, hors de la voiture, afin de se sentir plus libre. Depuis le début, il n'avait pas jeté le moindre coup d'œil à son maître. Ce n'était même pas une question de soumission. Il n'aimait seulement pas l'idée de regarder en face cet homme qui venait d'acquérir sa personne.

-Claustrophobie.

La claustrophobie. Quand même une peur sérieuse. Kai comprend un peu pourquoi il voyait que le vampire était nerveux. Mais…quelque chose lui tracassait. Ce vampire avait passé sûrement quelques jours dans la cave…donc dans le noir et puis la cage était quand même petite. Il n’y avait même pas de fenêtre. Il le voyait calme et quand même un peut reposer. Sauf que, pourquoi avec notre docteur il est nerveux ? Bah, peut-être que c’est aussi la nervosité du nouveau. Que peut-être ce vampire avait peur de sa future nouvelle vie et qu’il se demande si Kai était l’exécuteur en personne ou bien le maître sale qui abuse de son vampire à longueur de journée. Cela se peut quand même. Tout ce qui est c’est le maître colérique et hautain…jusqu'à la preuve du contraire.

-Mais je maîtrise la situation. Il ne s'agit pas d'un caprice de princesse.

Ceci fait cliqué la lumière dans la tête du docteur. Même si on peut la maîtriser, elle peut nous frapper. Il ne la jamais eu et puis…si cette peur l’aurait atteint dans sa jeunesse, il aurait été battu jusqu’à temps qu’il n’ait plus peur du tout. La preuve, son cousin Keirin. Quand il était petit, il avait peur des petits espaces, mais pas du noir. L’oncle, pour montrer à Kai comment il est cruel, avait pris Keirin, l’avait déshabiller et l’avait enfermer dans une petite boîte en métal. Le docteur devait rien faire et être assis dans son coin pour mieux observer la scène. Il ne pouvait rien faire…sinon il aurait eu pire. Rien qu’a pensé à cela lui donne toujours des maux d’estomac.

Après 5 heures avoir vu son cousin entrain de se débattre et appeler à l’aide, l’oncle revenu avec une cravache énorme pour chevaux. ‘’ Regarde bien Kai…regarde bien ce qui arrive au petit vaut rien qui a peur. Tu va voir…tu va voir comment c’est si amusant d’entendre crier’’. Ses paroles aussi froides que la glace avaient traumatisé le jeune docteur qui n’avait que 8 ans. Encore aujourd’hui, il se rappel de la scène comme si c’était d’hier. L’oncle avait pris le jeune cousin pour ensuite le fouetté pendant une longue heure souffrante. Le cousin, qui n’avait que 7 ans, était sur le bord de la mort…dans son sang. Quand il était dans la boîte, il s’était mordu et ses ongles se sont arrachés tellement qu’il grattait. Ses images resteront toujours graver dans sa mémoire…Quand il voit son cousin, il voit souvent l’images du visage en pleure entrain de l’appel...crier son nom.

Aujourd’hui, lui et son cousin, ont une peur bleu de l’oncle…mais il doivent encore rester sans peur pour l’honneur de la famille. Quelle stupidité. La famille, surtout la branche principal, veut rendre les humains non humains pour créé des êtres parfaits. Kai pense qu’ils sont juste fous tout en ne respectant pas les vraies traditions. Pourquoi il est né dans cette famille de con ?

En voyant le vampire se redresser correctement, le docteur fronça le sourcil. Pourquoi en faire autant tandis qu’on est fatigué ?

- Je sais que c’est pas un caprice…et…je comprend c’est quoi la claustrophobie. Mon cousin, dans sa jeunesse, en avait peur.

Sa voix était étrange…comme si la scène qu’il avait vu avait fait effet sur se mot ‘’ Claustrophobie’’.

Il baisse la tête tout en soupirant un bon cou. Il mit ses clefs dans l’interrupteur tout fermant ses yeux.

- Si tu es fatigué, tu peux te peux arranger le banc à ta guise. Je ne vais pas t’empêcher de vivre à ce point.

Soudainement, il enleva sa ceinture. Il avait pensé à lui offrir son manteau pour lui servir de couverture. Alors il enleva et le mit sur les genoux du vampire. Il est trop paresseux pour aller la couverture dans son coffre en arrière…celle que son cousin à broder pour lui.

- Tiens, je sais que c’est un manteau, mais cela pourrait te servir comme couverture.

Le manteau est assez grand pour envelopper deux personnes. Kai, lui, qui adore les grands manteaux lourds et longs, se sent confortable la dedans. En plus, les Veinslayns porte tous des grands manteaux faits à la main style prêtre démoniaque. Parfois, ont dirait que l’halloween les ont possédé.

- En arrivant de la maison, dit-il en partant le moteur de la voiture. Tu pourras manger et dormir. Tu as déjà une chambre…mais avant je voudrais que tu prennes une bonne douche. Je ne supporte pas un vampire sale. Je vais t’offrir des vêtements propres et je vais sûrement laver et réparer les tiens.

Un bon coeur ? Quand même.

- Et puis, je vais te dire un autre truque en même temps…Je ne vas pas travaillé à la mine. Tu resteras chez moi.

En réalité…il veut garder son vampire à lui seul. En plus, à la mine, c’est salissant et dangereux. Pour le prix qu’il a payer pour sa tête…il veut le garder à la maison.

Yegor fut rassuré de constater que son maître ne prenait pas mal sa crise de claustrophobie. D'ailleurs, plus le temps passait, et plus il pouvait sentir que son aura s'ouvrait. Il commençait à ressentir quelque chose, sans pouvoir pour autant le cerner. Il restait malgré tout fermé, et peut-être ne s'ouvrirait-il jamais. Il n'était ni trop bavard, comme le genre de personne que Yegor n'aimait pas trop, ni trop muet... comme l'était Yegor. Lorsque son maître mentionna la claustrophobie de son cousin, quelque chose d'étrange sonnait dans sa voix, mais Yegor n'aurait pas su dire de quoi il s'agissait. Il avait le don de télékinésie, mais pas de télépathie. Mais il y avait définitivement de la compréhension, Yegor pouvait sentir qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air. Cela ne voulait tout de même pas dire qu'il était rassuré. Après tout, il avait désormais le rang d'esclave, et en ces temps, on savait tous que cela n'avait rien de rassurant.

Mais la surprise de Yegor allait en grandissant. En effet, son maître lui signifia qu'il pouvait s'installer à son aise, s'il était fatigué. Se souciait-il de son état ? Non, non, il devait y avoir un piège... Un humain ne pouvait se soucier du sort d'un vampire, il n'était qu'un objet, un outil, pour lui. Et pourtant Yegor devait être bien placé pour savoir que certains humains pouvaient se montrer bons envers les vampires, puisqu'il avait été élevé dans ces conditions... Néanmoins, il n'avait encore jamais rencontré personne d'autres que les Lennan faisant preuve de bonté envers ceux qui étaient considérés comme appartenant à une sous-race. Il était difficile pour lui d'imaginer qu'il puisse y avoir d'autres êtres humains tels que ses bien aimés et défunts précepteurs.

Il ne bougea pas d'un pouce ni ne répondit à la proposition de son maître. Il n'était pas fatigué, il avait juste une petite crise d'angoisse. Il avait eu tout le temps de dormir, au Caveau, puisqu'il n'y avait rien d'autre à faire. De plus, il était réveillé depuis quelques heures à peine puisque la nuit venait de tomber. Pourtant, son maître semblait insister, il lui donna en effet son manteau pour qu'il s'en serve comme d'une couverture. Yegor avait-il l'air si fatigué que cela ? Ou bien cela cachait-il quelque chose ? De peur de le véxer et de déclencher une réaction de violence en chaîne, et se sentant trop oppressé par la claustrophobie pour argumenter sur quoi que ce soit, Yegor accepta le manteau et s'en couvrit. Le problème était qu'il n'avait pas froid, pas plus qu'il n'était fatigué. Alors que son maître lui parlait, lui expliquant ce qu'il allait faire en arrivant chez lui, Yegor sentait la chaleur monter en lui, et se sentait de plus en plus incommodé, mais il n'osait retirer le manteau de peur de vexer son maître. Sa crise d'angoisse n'arrangeait rien. Il eut bientôt la nausée, mais fit de son mieux pour ne rien laisser paraître et continue d'écouter les paroles qui lui étaient adressées.

Alors comme ça, son maître n'aimait pas les vampires sales ? Tiens donc... Sympa... Cela voulait donc dire qu'il l'était, sale. Bon, il était vrai que les conditions de vie n'étaient pas au top au Caveau, mais tout de même, ils se devaient là-bas de soigner leur marchandise s'ils voulaient qu'elle soit acheté, et Yegor avait à chaque fois sauté sur l'occasion de prendre une douche, ne supportant pas de se sentir sale. Quant à ses vêtements... Il n'avait pu ni en changer ni les laver, mais après un petit coup de lavage ils seraient à nouveau potables et il ne voulait pas s'en séparer. Son ancienne famille les lui avait procurés. Mais encore une fois il se garda bien de ne rien dire, premièrement car il ne voulait pas déclencher de colère, mais également parce qu'il sentait que s'il ouvrait la bouche, il allait repeindre le manteau de son maître, ce qui, il le sentait bien, serait la dernière chose censée à faire...

La nausée et la fièvre montaient de plus en plus en lui. Ses oreilles bourdonnaient et il entendit à peine ce que lui dit son maître à propos de rester chez lui et de ne pas aller à la mine. Il se pencha un peu plus vers la fenêtre à demi-ouverte pour profiter de l'air frais qui pénétrait à l'intérieur de la voiture, mais cela lui parvint comme une très légère brise de printemps.

- Urgh... ne pu-t-il s'empêcher de gargouiller.

Il n'avait qu'une hâte : que la voiture s'arrête et qu'il puisse en sortir pour respirer l'air frais... et éventuellement aller vomir dans un arbuste.